La Courneuve – 96 logements sociaux


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AScoffier, R. (2010, février). Loi de la pesanteur: Cité des 4000, La Courneuve, D’Architectures (n°188), 60-65.

 

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Cours ouvertes

Plan masseCes 99 logements,  issus de la démolition reconstruction de l’ancienne barre Renoir des 4000 sud à la Courneuve, ordonnent la composition  urbaine d’un nouvel espace public paysager et résidentiel de désenclavement, appuyée sur  les qualités des espaces libres existant.

Elle relie le grand ensemble ancien avec le tramway qui parcourt la D 186, première rocade urbaine métropolitaine.

 

 

De la barre à l’immeuble à cours

La barre sans épaisseur est remplacée par des corps creusés, trois cours ouvertes,  qui répondent au jardin clos  et secret d’Emmanuelle Colboc ou à celle que Paul Chemetov a extraite de l’ancien centre commercial.

Le vide paysager du grand ensemble est mis en abîme.

Il fallait articuler ce qui n’existait pas : un espace public redimensionné structure le territoire de la ville et un espace privé appropriable tant collectivement qu’individuellement.

Il fallait mettre en résonance un paysage global ; les jardins des cours répondent aux jardins publics, les jardins privés qualifient et s’ouvrent sur les jardins publics.

L’espace public trouve de l’épaisseur, des bords, lieux de pratiques, de gestes, de jeux, lieu d’être en soi au bord des autres, il y a du monde aux balcons.

 

Architecture moderne urbaine

Retrouver l’épaisseur, mais aussi la profondeur, les parcours, la transparence des cours ouvertes des HBM installe une continuité positive et transformatrice du grand ensemble ancien. Retrouver une certaine présence du grand ensemble, inscrire certains tracés, une certaine qualité des espacements dans la durée est nécessaire à sa reconstruction, non pour le plaisir snob de la mémoire ou de la trace mais parce qu’il n’y a rien à faire à partir de la destruction.

L’espace ouvert » moderne » de quatre plots assemblés en trois cours-jardin, s’aligne ainsi sur le nouvel espace urbain, public.

Ce sont trois unités résidentielles indépendantes et closes, au volume coloré prolongé par une  la cage d’escalier à l’air libre, comme une loge sur la cour.

 

Le logement, une géographie révélée

Chaque logement, en angle,  dérive d’une triple situation : la rue, la cour et le grand paysage.

La partition intérieure dérive d’une partition extérieure et en révèle un certain équilibre :

  • côté cour le logement est parallèle, un intervalle aux vues maîtrisées par le jeu d’épaisses persiennes coulissantes modulant le vis-à-vis de la cour,
  • coté Mail, le logement est étiré dans sa longueur, grand ouvert sur le lointain, ses fortes nacelles, en suspension, dans la canopée des arbres.

Le vis-à-vis sur cour répond à la projection sur le grand paysage.

De la rue au logement … du logement à la rue

Le portail et l’auvent d’entrée,… la cour,… l’auvent de l’escalier,… le palier belvédère, …l’entrée dans le logement,… la loggia projetée en avant, regard ouvert sur l’espace public, … Le logement relève d’un mouvement, d’un parcours du dehors vers le dedans, du dedans vers le dehors, unis dans une seule boucle.

 

Légendes des plans de logement

4 pièces

Logement des grandes familles, pièces en série …salle de bain, chambre, cuisine distribuées comme les compartiments des anciens chemins de fer.

Le logement est un intervalle structurel entre les vides des cours. Ouvertures en vis-à-vis tempérées par la manipulation des volets coulissants.

Le séjour, un volume, une baie, sa projection extérieure, un balcon avec un banc dos au paysage, plus loin la tour Pleyel, le grand stade, la basilique de Montmartre. Dans l’angle, la vue sur le grand mail, devant, à l’angle opposé la vue plus étroite  sur la cour, la lumière posée sur le livre à lire.

2 pièces

Logement d’une petite famille ou d’une personne âgée : donner le plus grand espace possible pour le plus petit loyer.

Un séjour de 25 m2 projeté à l’extérieur par un balcon identique à celui des grands logements.

2 pièces, 2 travées en fait, parallèlement au séjour, chambre, cuisine, salle de bain éclairée, circulation placard, deux échelles intérieures. Le logement dérivé d’un découpage en lanières parallèles, commun au vide de la cour et au plein des plots.

3 pièces

L’équerre du séjour résulte du parallélisme avec la cour et de l’angle formé avec la rue.

Les neuf mètres de sa grande longueur, résonance et dilatation de la distribution palière, fédèrent chambres et cuisine qui y ouvrent en série,  deuxième épaisseur en retrait des pièces sur cour, espace supplémentaire offert à la diversité des fonctions.

Le séjour se plie sur rue, à son extrémité, la baie d’angle à laquelle s’accroche depuis l’extérieur le balcon.

4 pièces fond de cour

Douze mètres vingt sont parcourus de l’entrée à la loggia nichée au fond de la cour.

La vue est dégagée, elle porte au devant, illimitée.

Salle de bain et grand placard se replient autour de la baignoire ; à partir du lavabo, je vois la cuisine par dehors.

L’appartement est une succession de rotations : traversée d’une cour à l’autre organisatrice de l’entrée et du parcours principal, rotation de la salle de bain puis du lavabo et de la fenêtre sur le côté, rotation de la chambre puis traversée visuelle qui la lie au séjour et à la cour.

L’appartement se déplie à partir de la cage d’escalier, il replie sur soi la structuration de ses vues.

RDC, R+1, R+2

Une Typologie d'immeubles à cours ouvertes

Une Typologie d’immeubles à cours ouvertes initiatrice d’une nouvelle échelle résidentielle : 4 immeubles plots définissent 3 cours jardin ouvertes sur la rue Renoir, nouvelle voie -promenade, principal vecteur de désenclavement des 4000

 

Rue Renoir (Photo H. Abbadie)

Rue Renoir (Photo H. Abbadie)

 

Distribution

Du auvent d’entrée sur la rue jusqu’au balcon privatif, le parcours d’accès au logement relève d’un mouvement du dehors vers le dedans, du dedans vers le dehors, unis dans une seule boucle. La séquence continue et articulée, ponctuée de seuils – auvent, portails, rampes, emmarchements, départ de l’escalier, auvent, vues, plongée contre-plongée, belvédère, entrées – en forme le récit et décrit une géographie intérieure de l’immeuble

 

Cour ouverte (Photo H. Abbadie)

Cour ouverte (Photo H. Abbadie)

 

Cage escalier (Photo H. Abbadie)

Cage escalier (Photo H. Abbadie)

 

Logements, façade arrière

Logements, façade arrière

 

Façade arrière (Photo H. Abbadie)

Façade arrière (Photo H. Abbadie)

 

Façade Nord sur le Mail de Fontenay (Photo G. Cohen)

Façade Nord sur le Mail de Fontenay (Photo G. Cohen)

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